Souples au vent, dorées par le soleil, changeantes au fil des saisons… Les graminées et vivaces s’invitent aujourd’hui dans tous les jardins contemporains. Est-ce une mode passagère, comme on en voit tant, ou l’expression d’un mouvement plus profond, inscrit dans l’évolution du paysage et du climat ?
Pour répondre à cette question, il faut remonter dans l’histoire des styles de jardin, observer ce que font les grands paysagistes contemporains, et comprendre pourquoi ces plantes séduisent autant aujourd’hui.
1. Du jardin maîtrisé au jardin mouvant : l’histoire des styles
À chaque époque, son style de jardin… et ses plantes dominantes.
● Le jardin à la française (XVIIe siècle)
Pensé comme une œuvre d’architecture, il met l’accent sur la géométrie, la taille stricte, les buis, les parterres fleuris taillés au cordeau. Les plantes y sont soumises à la main de l’homme.
● Le jardin à l’anglaise (XIXe siècle)
Réaction au formalisme, il valorise la courbe, le romantisme, l’effet naturel. On y retrouve des massifs de vivaces, d’arbustes en floraison, et une composition pensée comme un tableau impressionniste.
● Le jardin naturaliste (XXe-XXIe siècles)
Né en partie aux Pays-Bas, ce style défendu par Piet Oudolf ou Tom Stuart-Smith remet la plante au centre de la composition, mais avec une lecture écologique. On valorise les structures persistantes, les floraisons discrètes mais longues, les textures et mouvements.
Le jardin devient vivant, changeant, vibrant toute l’année.
2. Pourquoi les graminées et vivaces séduisent aujourd’hui ?
Ce retour en force n’est pas qu’esthétique. Il est lié à des enjeux climatiques, écologiques, mais aussi émotionnels.
✔ Une réponse au changement climatique
Les graminées comme Miscanthus, Stipa, Calamagrostis ou les vivaces comme Echinacea, Achillea, Nepeta sont adaptées à la sécheresse, peu gourmandes en eau, et souvent résistantes aux maladies.
🌍 Une étude de l’Université de Sheffield (2021) a démontré que les massifs de vivaces bien choisis retiennent mieux l’eau dans le sol et favorisent la biodiversité locale.
✔ Une composition évolutive et durable
Contrairement aux annuelles qui demandent d’être replantées chaque année, les vivaces et graminées restent en place, se densifient, et évoluent. Elles vivent et meurent, changent de couleur, s’assèchent avec grâce. Elles permettent des jardins plus autonomes, moins gourmands en entretien, mais plus riches.
✔ Un rapport émotionnel à la nature
Dans un monde rapide et numérique, beaucoup recherchent une reconnexion au temps long. Les jardins de graminées, avec leur ballet dans le vent, leurs floraisons subtiles, leur lumière d’automne, nous offrent un jardin sensible, contemplatif, poétique.
“Je ne veux pas faire un jardin décoratif, je veux créer un paysage émotionnel.”
— Piet Oudolf
3. Tendance éphémère ou révolution durable ?
Les jardins à graminées et vivaces ne sont pas un effet de mode isolé, mais plutôt l’aboutissement d’une lente évolution dans notre rapport au paysage :
- Moins de tonte, plus de naturel.
- Moins de formel, plus de souplesse.
- Moins de décor, plus de vivant.
Et surtout, cette tendance s’adapte aux réalités de notre époque : climat changeant, besoin de biodiversité, désir de sobriété.
L’histoire du jardin a toujours été le reflet de la société. Aujourd’hui, nous n’en sommes plus à “posséder un jardin”, mais à coexister avec lui.
Conclusion
Oui, les jardins de vivaces et graminées sont à la mode. Mais non, ce n’est pas une mode passagère. C’est l’évolution naturelle d’une société qui cherche à concilier beauté, durabilité et sens.
Chez VERT VAL, nous croyons que ces jardins sont l’un des meilleurs moyens de réconcilier esthétique contemporaine, faible entretien, et biodiversité. Ils s’intègrent dans tous les styles — classique, sauvage, zen, ou urbain — et offrent à chacun un espace vivant, changeant, émouvant.